8 janvier 2019

Le silence en coaching et en teambuilding

Le silence en coaching et en teambuilding ? un ennemi ? ou un allié ?

« Le silence est un ami qui ne trahit jamais », selon Confucius.

La plupart du temps, les coaches et teambuilders font du silence un allié car ils savent, d’instinct, que les transformations en profondeur sont silencieuses. Lorsque nos enfants grandissent, lorsque nos parents vieillissent, nous ne le voyons pas. Nous constatons un résultat mais la progression, elle-même, est difficile à percevoir. La transition, elle-même, se déroule dans l’infiniment petit, avec une apparence de lenteur. 

Libérer la parole

Souvent, il n’est pas possible d’insuffler, d’entrée de jeu, du silence dans la relation de coaching. Nos clients, sous pression, ont hâte de parler pour déposer leurs fardeaux, lâcher la charge mentale, soulager leur stress, déposer leurs souffrances. Quand ils se sentent écoutés par quelqu’un en qui ils ont confiance, quelqu’un en dehors de l’organisation, formé à l’écoute, neutre et bienveillant, ils réapprennent à parler, à élaborer leur parole personnelle et subjective pour relire leur situation et faire le point sur leur parcours et leur projet.

Ils le font d’autant plus volontier que, dans les entreprises, ils ont souvent appris à se taire, à rester coi, à ne pas dire pour se protéger. Car, en Occident, rester en silence recouvre des réalités opposées : parfois une grande intimité et complicité qui se passent de mots mais souvent, un retrait mental, un refus de communiquer par peur…

Les coaches, qu’ils soient dans une relation individuelle ou d’équipe, sont des passeurs qui vont ouvrent aux clients la voie d’une métamorphose : les managers et les équipes peuvent se réapproprier leur parole et apprendre à parler vrai car l’espace offert par le coaching individuel ou d’équipe est un espace protégé.

Une fois réouverte les vannes de la parole, de l’émotion, de l’accès à sa propre pensée et à sa subjectivité, le rôle du silence en coaching et en teambuilding redevient capital; le silence, comme absence de mots mais aussi, l’utilisation silencieuse des mots.

Ré-insuffler le silence

Laisser respirer les mots, les épurer de leurs connotations péjoratives, faire taire les vacarmes affectifs mêlés aux mots qui les dépouillent de leur sens le plus profond, le plus noble.

Les coach et teambuilders sont formés pour accompagner ce travail d’épure et permettre aux managers et aux équipes de revenir à la source de qui ils sont, évitant ainsi des confusions d’identités fruits d’une société occidentale « bavarde ».

Si le coach et le teambuilder invite l’Asie dans ses pratiques, il pourra même aller plus loin; car en Asie, le silence est vu négatif ou positif en fonction de son origine :

  • Négatif, si le silence est « humain, trop humain », un silence volontaire fruit de l’orgueil ou de la soumission. Rester silencieux équivaut alors à rester dans la pénombre, à refuser de se trouver dans la lumière ou d’accepter la vérité. Être silencieux peut signifier que l’on ne veut pas prendre de risque de parler vrai, que l’on n’a peur de paraître ridicule ou que l’on ne veut se faire mal voir en donnant des réponses désobligeantes.
  • Positif, c’est le silence de la méditation qui permet aux sujets d’intérioriser, de se reconnecter avec soi-même. Ce retour vers soi et à l’intérieur de soi est salutaire, nécessitant non seulement la compréhension mais aussi la complicité de l’entourage. Etre en harmonie avec soi, permet alors de l’être avec les autres pour vivre cette harmonie en groupe, dans l’équipe, dans la familles et dans les activités sociales.

C’est ce silence positif que les coaches et teambuilders vont aider à cultiver.

C’est ce silence là que l’écriture de haïku va permettre d’expérimenter et de développer.

Car le haïku est ce petit poème sans mots, silencieux qui arrête la pensée logique et rationnelle pour recentrer celui qui le compose sur ses perceptions concrètes, sur ses ressentis subjectifs, sur son moi profond, source d’énergie vitale et de redynamisation.