Sur-stress du dirigeant : flairer les signaux d’alerte

Quand on parle de santé au travail, on pense souvent aux collaborateurs.

Rarement au dirigeant.

Et pourtant, la pression est permanente pour les dirigeants d’entreprise, PDG, DG, DRH, DO, DSI, DFI, DCO….qui vivent des tensions permanentes pris entre performance, décisions urgentes et solitude du pouvoir.

Vous avez dit symptômes burnout ?

Un burnout ça s’installe lentement, presque silencieusement mais quand ça se déclenche brutalement. Généralement, on n’a rien vu venir. 

Or les médecins recensent 132 symptômes possibles — physiques, émotionnels, cognitifs, comportementaux.

Faut-il les apprendre par coeur ? 

Non, l’enjeu, c’est plutôt de développer la lucidité pour repérer la bascule : 

  • le moment où le stress cesse d’être un moteur pour devenir un danger.

1/ Fruits du sur-stress

Le burnout est la conséquence directe d’un stress chronique non régulé.

Au départ, le stress stimule, pousse à agir, donne de l’énergie.

Mais quand le corps et le mental ne récupèrent plus, ce stress devient toxique. 

Il dérègle le système nerveux, hormonal et immunitaire.

C’est à ce moment-là que les signaux d’alerte apparaissent — parfois discrets, parfois déroutants.

2/ Caractéristiques des signaux d’épuisement

Pour éviter de mémoriser les 132 symptômes, il faut comprendre leurs 6 caractéristiques clés :

 Nouveauté

Vous n’aviez pas ces symptômes avant : pertes de mémoire inhabituelles, irritabilité soudaine, palpitations sans cause.

 Insidiosité

Ils s’installent sans faire de bruit : un soir de plus au bureau, une nuit plus courte, une fatigue qu’on justifie.

 Progressivité

Ils s’aggravent lentement, sur plusieurs semaines ou mois.

Vous ne tombez pas : vous glissez.

 Inconstance

Ils sont trompeurs, ils vont, ils viennent, disparaissent parfois, puis reviennent.

Durabilité

Quand ils s’installent, ils ne cèdent plus au repos.

Un week-end ou des vacances n’y changent rien.

Sévérité

À un stade avancé, ils deviennent invalidants : effondrement physique, crises d’angoisse, perte totale de motivation.

3/ Le piège : banaliser l’anormal

Les dirigeants sont souvent les plus résistants au stress… jusqu’au moment où ils ne le sont plus. Ils rationalisent :

« C’est la période. »
« Tout le monde est fatigué. »
« Ça ira mieux après le bouclage / la levée / le trimestre. »

Mais un dirigeant en sur-stress ne peut plus piloter sereinement.
Il perd sa lucidité, son discernement, sa créativité.
Et avec eux, sa capacité à inspirer et à entraîner ses équipes.

4/ La clé de discernement : s’observer comme on pilote son entreprise

Pour préserver sa santé, un dirigeant peut appliquer à lui-même les principes qu’il applique à son business.

Observer les écarts : ce qui est nouveau, durable ou qui s’aggrave.
Mesurer les tendances : sommeil, fatigue, irritabilité, motivation.
Faire appel à un regard extérieur : coach santé mental, praticien du bilan de compétences spécial santé au travail, médecin, autre dirigeant, partenaire de confiance.

Ces signaux ne sont, en aucun cas, des preuves de faiblesse, 

Ils sont des indicateurs de pilotage personnel.

Les écouter, c’est garder la main sur sa santé — et donc sur sa performance.

5/  Ne pas attendre le mur

Le burnout n’est pas une fatalité.

C’est souvent une alerte non entendue.

132 symptômes, ça n’est pas rien… c’est une grille de lecture, pas pas une liste anxiogène. 

On ne les a pas tous, c’est selon sa personnalité, son hérédité, son histoire

Un outil pour s’auto-évaluer, s’arrêter, réajuster.

🍀 Le bon réflexe : quand plusieurs signes apparaissent, ralentir, consulter, ajuster.

Parce qu’un dirigeant en bonne santé, lucide et aligné, reste le premier actif stratégique de son entreprise.

Danielle Birken

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